Sarah Bergeron-Larouche, athlète d'élite chez XACT et Salomon Flight Crew, est devenue championne du monde de raquette 2015 lors des Championnats du monde de raquette ISSF qui se sont tenus lors du premier week-end de compétition du Pentathlon des Neiges. Nous l'avons rencontrée au lendemain de sa victoire :
AVEZ-VOUS CONSTATÉ UN CHANGEMENT DANS LA POPULARITÉ DES COURSES DE RAQUETTES ?
Absolument. Depuis l'année dernière, la popularité et le nombre de courses de raquettes ont augmenté, surtout ici au Québec. Auparavant, il n'y en avait que quelques-unes, maintenant, il y en a une, souvent deux, chaque week-end, surtout depuis le début de l'année. www.coupedesneiges.com la série a commencé.
EN QUOI LA COURSE DE RAQUETTES DIFFÈRE-T-ELLE DE LA COURSE HIVERNALE RÉGULIÈRE ?
Eh bien, le parcours en lui-même est très différent d'une course sur route, et c'est ce que je préfère. Je trouve que les raquettes permettent de mieux profiter de nos hivers : la neige, le terrain, et aussi le fait que c'est beaucoup plus exigeant physiquement, ce qui en fait aussi une excellente discipline d'entraînement.
Quant aux raquettes… elles offrent une meilleure adhérence sur la neige ou la glace que sans, donc pas cette sensation de « pieds qui tournent et glissent ». Mais ce que j'apprécie le plus, c'est que je me sens beaucoup plus proche des sensations du trail : liberté, moins de limites, la possibilité d'aller partout, surtout en descente, et plus il y a de neige, plus on s'amuse ! Le terrain et la météo font partie intégrante de l'expérience, au lieu d'être une contrainte…
FAITES-VOUS DES FORMATIONS SPÉCIFIQUES POUR LA COURSE DE RAQUETTES ?
Non, pas vraiment. Mon entraîneur, Joël [Bourgeois, 3e aux Championnats du monde ce week-end], prépare mes entraînements hivernaux pour que j'aborde la saison estivale de compétitions, où je suis à 100 % en pleine forme [Sarah est une coureuse de cross-country et de trail très performante]. La course en raquettes me permet donc d'intégrer plus de variété à mon entraînement cross-country, qui comprend le ski de fond, la course à pied, le skating et les raquettes. Cette variété permet aussi de se reposer physiquement, de profiter pleinement de la neige, et c'est aussi bon pour le mental !
QUELLE EST VOTRE CONFIGURATION D'ÉQUIPEMENT PRÉFÉRÉE ?
Ce week-end, j'ai couru avec des raquettes TSL305 à chaussons et j'ai également utilisé les nouvelles TSL Symbioz. J'ai choisi les 305 pour les championnats, car il y avait beaucoup de neige molle, tandis que les Symbioz sont peut-être plus adaptées aux terrains plus rapides et plus affûtés…
QUELLES ÉTAIENT LES CONDITIONS SAMEDI APRÈS-MIDI ?
Froid ! Environ -20 degrés et beaucoup de vent. Mais ce qui a rendu la course si belle, ce sont les chutes de neige fraîche des jours précédents. De plus, le parcours n'ayant été préparé que le matin même, le parcours était difficile, enneigé, avec peu de plat, une section d'environ 200 mètres tout au plus et de la neige molle.
LE PARCOURS A ÉTÉ DÉCRIT COMME UN PARCOURS URBAIN ; COMMENT L'AVEZ-VOUS TROUVÉ ?
J'ai adoré le parcours, c'était un vrai changement, car en course de trail et en raquettes, on n'a pas l'habitude de voir du public. Mais comme le parcours traversait des quartiers de la ville où se déroulait le Carnaval de Québec, il y avait beaucoup de monde pour m'encourager. Et comme j'étais dans ma ville natale, c'était génial d'entendre les gens m'appeler !
À QUOI PENSEZ-VOUS LE MATIN DE LA COURSE ?
Pas grand chose… Le sport est très jeune, donc à part la championne en titre, Amber Ferreira, des États-Unis, on ne sait pas vraiment qui est qui… J’ai donc décidé de profiter du temps libre pour m’installer dans un café et étudier [Sarah se forme pour devenir chiropracteur] avec un bon café…
ET LA COURSE ELLE-MÊME…?
J'ai réussi à prendre le départ comme je le souhaitais, sans aller trop vite au départ, et j'ai conservé la deuxième place jusqu'au premier kilomètre. J'ai alors réussi à dépasser et à prendre la tête, que j'ai conservée pendant les 9 kilomètres restants. J'ai trouvé la course très difficile, physiquement exigeante, notamment en raison des montées et descentes du parcours et de la neige abondante. La course était donc certes plus lente, mais elle a néanmoins constitué un défi pour les athlètes.
QUELS CONSEILS DONNEREZ-VOUS À QUELQU'UN QUI SOUHAITE SE LANCER DANS LA COURSE DE RAQUETTES ?
Amusez-vous ! Lancez-vous ! Le plus avec les raquettes, c'est qu'on peut vraiment s'amuser à courir dans la neige, quelles que soient les conditions… On n'est pas limité, même sur la glace ou en plein blizzard, on peut faire de la raquette ! Conseil technique : il faut lever les genoux plus haut que pour courir, pour ne pas laisser les raquettes traîner sur le sol… Ce que j'adore, c'est la sensation de jouer comme un enfant dans la neige !
Vous pouvez le découvrir Quelle barre énergétique Sarah aime emporter pour l’entraînement et les courses ici…